La Résidence Orpea Crampel
arrive en fin de marathon du projet de refonte de son établissement.
Tous les 5 ans, chaque EHPAD du Groupe (Orpea) est tenu de prendre le temps d'un bilan.
Sur des thématiques comme la mobilité des seniors
en fauteuils roulants, la sexualité
ou comment maintenir le lien social
des résidents, divers groupes de travail
se sont composés ces derniers mois pour ouvrir le débat, libérer et recueillir les paroles.
Résidents, familles et soignant.e.s exposent leur regard et évoquent leur situation.
Chaque expérience, passée et présente, contribue à déceler ce qui ne fonctionne plus
dans le microcosme ehpadien, à exposer ce qui nécessite d'être dit
et proposer des solutions à mettre en place
pour avancer autrement.
Toutes les parties, familles, résidents, personnel et direction, s'accordent sur la nécessité d'introduire le changement à l'avenir.
QUEL TERME DONNER À CETTE TRANSFORMATION INTERNE ?
Si des résultats sont exigés par le Groupe Orpea chaque 5 ans sur les axes d'amélioration
soulevés, les directions des établissements
restent libres de poser les échéances
auxquelles ils souhaiteraient faire le point sur ce qu'ils auront testé et mis en place sur le terrain.
Certain.e.s se plaignent de constater que des sujets abordés plusieurs années plus tôt n'aient toujours pas trouver de solution.
En octobre dernier, une nouvelle directrice assumait son poste à la résidence Orpea Avenue Crampel, à Toulouse : Claire Billet
retrouvait l'établissement où elle avait réalisé son stage et commencé sa carrière dans le domaine du soin à la personne.
Depuis son arrivée il y a un an, tout le monde s'accorde sur volonté manifeste et sincère d'avancer ensemble
de la directrice.
Plusieurs décès ont marqué la fin de l'été 2022 au sein de l'établissement, et certains résidents rappellent que leurs conditions physiques
et-ou psychique
ne leur permet pas de se projeter à long terme.
Leur espoir
légitime de pouvoir bénéficier de résultats rapides
se fait entendre.
COMMENT GÉNÉRER & ENTRETENIR LE LIEN SOCIAL
DES RÉSIDENTS ?
Le Jeudi 8 septembre 2022 se tenait à Crampel un groupe de parole autour du lien social des résidents.
Assis.e confortablement en petit comité, une résidente de longue date évoque le manque de personnes moteur
parmi elles.eux :
" Les personnes qui arrivent aujourd'hui sont dans un état de santé dégradé
en comparaison avec il y a quelques années. Cela rend difficile le caractère stimulant des échanges."
" Avant, plusieurs personnes lucides, éclairées et dynamiques
participaient aux différentes animations proposées. Aujourd'hui nous sommes peu à descendre de nos chambres
pour y participer, et nous y retrouvons toujours les mêmes."
" Le repas
reste l'unique moment où nous pouvons faire la conversation; et encore, souvent, en face de nous la personne se plaint du silence qui s'impose, alors qu'elle-même ne prend pas d'initiative ni n'alimente le dialogue."
Certains seniors semblent manquer d'interactions qui suscitent leur intérêt et leurs sens, alors même que nombre d'entre eux pâtissent d'une mobilité réduite, voire de l'impossibilité de sortir du sein même de la résidence
où ils ont élu domicile.
Le besoin de lien social
est humain, légitime et indéniable.
L'arrivée en EHPAD
est un moment de transition
que certaines personnes âgées vivent difficilement.
Durant l'atelier sur le lien social, des résidentes évoquaient avec émotion leur arrivée à la résidence Crampel y a quelques années. Elles exprimaient avec reconnaissance la chance d'avoir bénéficié
d'une main tendue, une oreille attentive, de la part d'un.e résident.e déjà installée.
L'idée d'un parrainage
s'invite alors au cœur du débat. Les résident.e.s qui le souhaitent pourraient ainsi devenir des "référent.e.s", en proposant d'accueillir
et d'accompagner
durant la première journée ou la première semaine une personne qui ferait son entrée parmi eux.
L'idée est séduisante et semble ouvrir la voie d'une issue positive. Dans cet élan, la directrice demande aux résidentes présentes si elles seraient disposées à se porter volontaires
pour tester cette solution.
Un "non" majoritaire s'impose de façon catégorique :
" Il faut être en bonne forme pour endosser la responsabilité de cet accueil de nouveaux arrivant.e.s. "
La voie qui s'était ouverte semble se refermer aussitôt...
RENOUVELER LES RELATIONS INTERGÉNÉRATIONNELLES
Seule membre de la famille d'une résidente présente, Monique soulève l'idée de faire venir de jeunes enfants
au sein de l'établissement :
" Mon neveu de 6 ans est content de venir ici. Je suis certaine que d'autres enfants viendraient avec plaisir, avec l'espace vert, la présence d'animaux
sur le site et les activités en plein air
que vous proposez.
Ces visites seraient l'occasion d''autres types d'interactions
entre résidents et personnes provenant de l'extérieur. On a tous besoin de l'affection que prodigue un enfant."
En conclusion de cet atelier, une résidence mentionne la nécessité de tester chaque proposition
afin de savoir s'il convient d'acter sa mise en place dans le temps.
Alors que la directrice Claire billet ouvre la voie d'une collaboration
entre membres de l'équipe du personnel
et résidents
pour tenter d'avancer plus concrètement sur certains sujets, une résidente rappelle la Direction à son devoir :
" On peut vous donner des idées, vous dire ce que nous pensons de tout cela, mais c'est à vous d'agir.
Vous êtes l'unique responsable de la bonne évolution des problèmes soulevés.
C'est vous qui en avez le pouvoir
".
Certains détails essentiels restent donc flous et à définir, pour espérer parvenir à avancer ensemble dans les faits. L'engagement de terrain
des résidents comme des membres du personnel semble être la clé d'un changement
allant au plus près des problèmes soulevés et des besoins exprimés par les résidents et leur famille.
Saurons-nous investir de notre personne, chacun.e à la hauteur de son énergie
et de ses responsabilités, dans cet élan de co construction
de ce que serait l'EHPAD de demain
?