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Milaine Larroze Argüello


Auteure - Réalisatrice - Monteuse

Coach - Thérapeute de l'Âme


Mise en page du blog

Maintenir le lien social en EHPAD

Milaine Larroze Argüello - Audacious Minds Films • 14 septembre 2022

Briser la solitude des Seniors en EHPAD

 La Résidence Orpea Crampel arrive en fin de marathon du projet de refonte de son établissement.
Tous les 5 ans, chaque EHPAD du Groupe (Orpea) est tenu de prendre le temps d'un bilan.

Sur des thématiques comme la mobilité des seniors en fauteuils roulants, la sexualité ou comment maintenir le lien social des résidents, divers groupes de travail se sont composés ces derniers mois pour ouvrir le débat, libérer et recueillir les paroles.

Résidents, familles et soignant.e.s exposent leur regard et évoquent leur situation.
Chaque expérience, passée et présente, contribue à déceler ce qui ne fonctionne plus dans le microcosme ehpadien, à exposer ce qui nécessite d'être dit et proposer des solutions à mettre en place pour avancer autrement.

Toutes les parties, familles, résidents, personnel et direction, s'accordent sur la nécessité d'introduire le changement à l'avenir.


QUEL TERME DONNER À CETTE TRANSFORMATION INTERNE ?


Si des résultats sont exigés par le Groupe Orpea chaque 5 ans sur les axes d'amélioration soulevés, les directions des établissements restent libres de poser les échéances auxquelles ils souhaiteraient faire le point sur ce qu'ils auront testé et mis en place sur le terrain.

Certain.e.s se plaignent de constater que des sujets abordés plusieurs années plus tôt n'aient toujours pas trouver de solution.

En octobre dernier, une nouvelle directrice assumait son poste à la résidence Orpea Avenue Crampel, à Toulouse : Claire Billet retrouvait l'établissement où elle avait réalisé son stage et commencé sa carrière dans le domaine du soin à la personne.

Depuis son arrivée il y a un an, tout le monde s'accorde sur volonté manifeste et sincère d'avancer ensemble de la directrice.

Plusieurs décès ont marqué la fin de l'été 2022 au sein de l'établissement, et certains résidents rappellent que leurs conditions physiques et-ou psychique ne leur permet pas de se projeter à long terme.
Leur espoir légitime de pouvoir bénéficier de résultats rapides se fait entendre.


COMMENT GÉNÉRER & ENTRETENIR LE LIEN SOCIAL DES RÉSIDENTS ?


Le Jeudi 8 septembre 2022 se tenait à Crampel un groupe de parole autour du lien social des résidents.
Assis.e confortablement en petit comité, une résidente de longue date évoque le manque de personnes moteur parmi elles.eux :

" Les personnes qui arrivent aujourd'hui sont dans un état de santé dégradé en comparaison avec il y a quelques années. Cela rend difficile le caractère stimulant des échanges."

" Avant, plusieurs personnes lucides, éclairées et dynamiques participaient aux différentes animations proposées. Aujourd'hui nous sommes peu à descendre de nos chambres pour y participer, et nous y retrouvons toujours les mêmes."

" Le repas reste l'unique moment où nous pouvons faire la conversation; et encore, souvent, en face de nous la personne se plaint du silence qui s'impose, alors qu'elle-même ne prend pas d'initiative ni n'alimente le dialogue."

Certains seniors semblent manquer d'interactions qui suscitent leur intérêt et leurs sens, alors même que nombre d'entre eux pâtissent d'une mobilité réduite, voire de l'impossibilité de sortir du sein même de la résidence où ils ont élu domicile.

Le besoin de lien social est humain, légitime et indéniable.
L'arrivée en EHPAD est un moment de transition que certaines personnes âgées vivent difficilement.

Durant l'atelier sur le lien social, des résidentes évoquaient avec émotion leur arrivée à la résidence Crampel y a quelques années. Elles exprimaient avec reconnaissance la chance d'avoir bénéficié d'une main tendue, une oreille attentive, de la part d'un.e résident.e déjà installée.

L'idée d'un parrainage s'invite alors au cœur du débat. Les résident.e.s qui le souhaitent pourraient ainsi devenir des "référent.e.s", en proposant d'accueillir et d'accompagner durant la première journée ou la première semaine une personne qui ferait son entrée parmi eux.

L'idée est séduisante et semble ouvrir la voie d'une issue positive. Dans cet élan, la directrice demande aux résidentes présentes si elles seraient disposées à se porter volontaires pour tester cette solution.
Un "non" majoritaire s'impose de façon catégorique :

" Il faut être en bonne forme pour endosser la responsabilité de cet accueil de nouveaux arrivant.e.s. "

 La voie qui s'était ouverte semble se refermer aussitôt...


RENOUVELER LES RELATIONS INTERGÉNÉRATIONNELLES


Seule membre de la famille d'une résidente présente, Monique soulève l'idée de faire venir de jeunes enfants au sein de l'établissement :

" Mon neveu de 6 ans est content de venir ici. Je suis certaine que d'autres enfants viendraient avec plaisir, avec l'espace vert, la présence d'animaux sur le site et les activités en plein air que vous proposez.
Ces visites seraient l'occasion d''autres types d'interactions entre résidents et personnes provenant de l'extérieur. On a tous besoin de l'affection que prodigue un enfant."

En conclusion de cet atelier, une résidence mentionne la nécessité de tester chaque proposition afin de savoir s'il convient d'acter sa mise en place dans le temps.

Alors que la directrice Claire billet ouvre la voie d'une collaboration entre membres de l'équipe du personnel et résidents pour tenter d'avancer plus concrètement sur certains sujets, une résidente rappelle la Direction à son devoir :

" On peut vous donner des idées, vous dire ce que nous pensons de tout cela, mais c'est à vous d'agir.
Vous êtes l'unique responsable de la bonne évolution des problèmes soulevés.
C'est vous qui en avez le pouvoir ".

Certains détails essentiels restent donc flous et à définir, pour espérer parvenir à avancer ensemble dans les faits. L'engagement de terrain des résidents comme des membres du personnel semble être la clé d'un changement allant au plus près des problèmes soulevés et des besoins exprimés par les résidents et leur famille.

Saurons-nous investir de notre personne, chacun.e à la hauteur de son énergie et de ses responsabilités, dans cet élan de co construction de ce que serait l'EHPAD de demain ?

par Milaine Larroze Argüello 17 avril 2023
Il y a quelque jours, je réalisais un entretien privé avec Véronique , infirmière au sein de la résidence Orpea Crampel depuis un peu plus d'1 an. Après une immersion d'1 an et demi à réaliser un film auprès des résidents et membres du personnel de l'établissement, j'ai eu besoin d'un temps de pause, qui me permettrait de prendre du recul pour saisir les axes autour desquels je souhaitais construire le film à naître. Je retrouve Véronique après cet espace temps, qui me raconte son histoire. Après avoir travaillé au sein d'un établissement non médicalisé et du haut de ses 62 ans, Véronique me disait qu'elle avait toujours été très demandeuse pour se former , pour continuer d'apprendre dans la volonté de s'améliorer . Véronique évoque le lien, évident de son point de vue, entre son évolution personnelle et la façon dont elle aborde et exerce son métier , sa vocation . Son témoignage respire la quête d'une élévation grâce à la prise de conscience, la remise en question et le changement des comportements humains non désirables, non constructifs. Pour Véronique , si chaque personne est ouverte à ce qu'une autre est en capacité de lui apporter, alors tout le monde pourrait réussir à dépasser les défis les plus pesants , puis trouver du réconfort et de la douceur dans la prochaine expérience à vivre et à partager. Tout est lié. Lorsque Mme Billet, directrice de l'établissement Orpea Crampel, me dit d'un air préoccupé souhaiter réunir l'ensemble des membres du personnel de la résidence pour évoquer la communication interne , je perçois qu'elle prend à cœur son rôle de Capitaine du Navire et qu'elle saisit précisément quand intervenir pour tenter d' avancer dans une co contruction ambitieuse de l'" EHPAD DE DEMAIN " (nom de l'évènement qui avait été organisé de façon concomitante il y a plusieurs mois dans plusieurs résidences du groupe ORPEA en France). Comment co construire ensemble un projet que l'on rêverait commun , si nous ne parvenons pas à dialoguer, à entendre ce qui nous est exprimé, à comprendre ce qui nous est signifié au-delà de la forme, au-delà des mots ? Comment s'enrichir mutuellement , si nous ne sommes pas en capacité de faire un pas vers notre collègue pour lui faire part de ce que provoque son comportement sur notre personne et sur la qualité du travail à réaliser ? Comment avancer autrement , si nous nous nous fermons automatiquement aux propos d'une personne qui tente d'établir le contact par souci et investissement professionnel, par nécessité d'être en lien et avant tout " pour le bien être des résidents, qui sont notre priorité " ? Y aurait-il une tendance générale à l'acceptation d'une certaine forme de décadence généralisée, d'un désenchantement individuel et collectif , qui auraient gagné le cœur des êtres humains dans la sphère privée comme professionnelle et qui amènerait à un abandon de toute tentative, à l'anéantissement du moindre germe d' une attitude qui se voudrait intelligente, humaine et solidaire ? Pourquoi, y compris dans les métiers du soins, est-il devenu si difficile de se déchiffrer , s'appréhender et se nourrir du regard de l'autre pour ascensionner ? Pourquoi nous laissons-nous aller à la facilité d' un verrouillage du cœur , qui nous empêche, par égo, par peur, par méconnaissance de l'autre, par manque d'énergie et de ressources, d'alimenter la flamme provoquée par quelconque épopée collective ?Celle-là même qui s'entretient par les petites victoires et par la réussite , lorsqu'il s'agît de relever les défis ensemble, en s'épaulant et en s'inspirant les un.e.s - les autres ? Quelle force, cette flamme , lorsqu'elle est allumée et qu'elle trouve à se nourrir et à grandir ! Il y a cette phrase, qui me revient : " Seul, on avance vite, à plusieurs, on avance loin " . Pourquoi, souvent inconsciemment, sabotons-nous ces espaces où la parole pourrait éclore , fleurir par les interventions de chacun.e, et nous faire éprouver la puissance de l'union , l'élan vigoureux d' un travail intelligemment collectif par la compréhension , la remise en question , l'ouverture et la clémence ? Il en fallait, du courage, une vision et de la détermination, pour réunir l'ensemble de son équipage et faire délier les langues, après avoir assumé son poste quelques mois auparavant. Le résultat ? Des coups de gueule . Et il en faut, souvent, pour faire émerger la conscience : des vérités partagées, des réalités entendues, et quelques silences lourds de réflexions, de digestion et d'intégration. Le résultat ? Un réel approfondissement des liens et des relations . On arrête de subir, on arrête de nier, on ne fait plus semblant. Si on veut y parvenir, il faut se serrer les coudes et relever les manches, E N S E M B L E. Mon impression ? La force de l'énergie déployée par une dynamique nouvelle et une connexion retrouvée grâce à une communication facilitée, considérée, valorisée . Tout est encore possible. Quelle émotion ! Tout est lié. Quand se décidera-t-on à se regarder soi, pour mieux se voir ? Quand nous déciderons-nous à nous regarder nous, pour mieux nous voir, autant dans nos qualités que dans nos comportements qui limitent notre façon d'être en relation ? Quand accepterons-nous le regard de l'autre, qui, bienveillant, nous révèle quelque chose qui en nous et-ou en notre attitude, reste voilé, est déséquilibré ? Quand choisirons-nous à nous ouvrir à nouveau ? A considérer le caractère essentiel et précieux d'un échange , y compris lorsqu'il nous invite à transformer la tendance ? " La nouvelle, elle est vielle, et elle est lente ." Voilà comment Véronique avait été accueillie par certain.e.s de ses collègues lorsqu'elle est arrivée à la résidence Orpea Crampel. Au début, elle n'a pas osé s'exprimer. Elle est restée à la place qu'elle pensait être juste d'occuper. Pendant plusieurs mois, elle n'a pas posé de limite, elle n'a pas osé répondre ni se faire respecter. Pourtant, comme toute personne, Véronique en a, des choses à partager : avec ses collègues et autrement avec les résidents. A partir du jour où elle a écouté le courage qui émergeait en elle et est allée s'exprimer librement auprès de la directrice pour partager sa vision et faire remonter certains comportements indésirables , Véronique s'est enfin sentie à sa juste place et la justesse a alors regagné les espaces où elle avait déserté. Cette femme, cette mère, cette grand-mère, a trouvé l'établissement où elle désire rester pour continuer d'évoluer à travers l'exercice de son métier. " J'ai 62 ans et j'aime profondément ce que je fais. Ici je me sens bien et je souhaite y rester. Si je le peux, je ne m'arrêterai jamai s !" Et si nous commencions à valoriser ce qui est présent , en convoquions notre énergie pour nous investir de façon constructive dans l'évolution des situations qui nous engagent autant personnellement que collectivement ? Je sais que si nous choisissons de nous y essayer, nous avons toutes les chances de parvenir à co construire E N S E M B L E de nombreux projets ...
par Milaine Larroze Argüello 28 juillet 2022
Il y a 10 mois, je commençais mon immersion au sein de l'établissement Orpea Crampel, à Toulouse . Cette résidence pour Seniors était jusqu'à il y a peu parmi les établissements haut de gamme de la Région Occitanie. Le personnel médical, soignant, animateur, psychologue, étaient éprouvés par la Crise en cours, aussi par le début des scandales qui ouvrirait la porte à certains débats de fonds sur le plan national. On me donnait carte blanche pour réaliser un film documentaire de création. Cela fait presque un an que j'interviens régulièrement, tissant le fil de ce qui sera le film à naître. Les cœurs se sont ouverts, les paroles se sont libérées, alors que le plan de refonte d'établissement s'opère actuellement, comme chaque 5 ans. J'invite ma caméra au cœur des ateliers qui se veulent ouverts à toutes & tous : soignants, résidents, familles,... Le besoin d'échanger pour co créer ce que sera l'Evolution au sein de cet établissement. Mais le nombre des participants est restreint. Jean , animateur, me confie son impression : "les familles ne s'impliquent plus " . C'était déjà le cas pendant le Covid, avec les masques, les restrictions liées à la situation de crise, mais "maintenant que nous ouvrons les portes pour qu'elles participent aux thématiques clés qui concernent leurs parents résidents, personne ne se présente. C'est à croire qu'ils ont abandonné, que cela ne les intéresse plus." Une Dernière Valse (titre provisoire), vous proposera une immersion au sein de cet établissement pour plonger au cœur du quotidien de ses habitants, de leurs préoccupations ; les moments partagés, entre résidents, entre salariés, entre résidents, familles et salariés, qu'ils soient contrariés, tendus, passionnés et aimants. Ce projet de film est mon occasion de retisser du lien , de mettre le focus sur l'Humain , au-delà de tout clivage, de toute division, en ouvrant les perspectives sur ce qui concerne la Vie de nos Aînés.
par Milaine Larroze Argüello 17 avril 2023
Il y a quelque jours, je réalisais un entretien privé avec Véronique , infirmière au sein de la résidence Orpea Crampel depuis un peu plus d'1 an. Après une immersion d'1 an et demi à réaliser un film auprès des résidents et membres du personnel de l'établissement, j'ai eu besoin d'un temps de pause, qui me permettrait de prendre du recul pour saisir les axes autour desquels je souhaitais construire le film à naître. Je retrouve Véronique après cet espace temps, qui me raconte son histoire. Après avoir travaillé au sein d'un établissement non médicalisé et du haut de ses 62 ans, Véronique me disait qu'elle avait toujours été très demandeuse pour se former , pour continuer d'apprendre dans la volonté de s'améliorer . Véronique évoque le lien, évident de son point de vue, entre son évolution personnelle et la façon dont elle aborde et exerce son métier , sa vocation . Son témoignage respire la quête d'une élévation grâce à la prise de conscience, la remise en question et le changement des comportements humains non désirables, non constructifs. Pour Véronique , si chaque personne est ouverte à ce qu'une autre est en capacité de lui apporter, alors tout le monde pourrait réussir à dépasser les défis les plus pesants , puis trouver du réconfort et de la douceur dans la prochaine expérience à vivre et à partager. Tout est lié. Lorsque Mme Billet, directrice de l'établissement Orpea Crampel, me dit d'un air préoccupé souhaiter réunir l'ensemble des membres du personnel de la résidence pour évoquer la communication interne , je perçois qu'elle prend à cœur son rôle de Capitaine du Navire et qu'elle saisit précisément quand intervenir pour tenter d' avancer dans une co contruction ambitieuse de l'" EHPAD DE DEMAIN " (nom de l'évènement qui avait été organisé de façon concomitante il y a plusieurs mois dans plusieurs résidences du groupe ORPEA en France). Comment co construire ensemble un projet que l'on rêverait commun , si nous ne parvenons pas à dialoguer, à entendre ce qui nous est exprimé, à comprendre ce qui nous est signifié au-delà de la forme, au-delà des mots ? Comment s'enrichir mutuellement , si nous ne sommes pas en capacité de faire un pas vers notre collègue pour lui faire part de ce que provoque son comportement sur notre personne et sur la qualité du travail à réaliser ? Comment avancer autrement , si nous nous nous fermons automatiquement aux propos d'une personne qui tente d'établir le contact par souci et investissement professionnel, par nécessité d'être en lien et avant tout " pour le bien être des résidents, qui sont notre priorité " ? Y aurait-il une tendance générale à l'acceptation d'une certaine forme de décadence généralisée, d'un désenchantement individuel et collectif , qui auraient gagné le cœur des êtres humains dans la sphère privée comme professionnelle et qui amènerait à un abandon de toute tentative, à l'anéantissement du moindre germe d' une attitude qui se voudrait intelligente, humaine et solidaire ? Pourquoi, y compris dans les métiers du soins, est-il devenu si difficile de se déchiffrer , s'appréhender et se nourrir du regard de l'autre pour ascensionner ? Pourquoi nous laissons-nous aller à la facilité d' un verrouillage du cœur , qui nous empêche, par égo, par peur, par méconnaissance de l'autre, par manque d'énergie et de ressources, d'alimenter la flamme provoquée par quelconque épopée collective ?Celle-là même qui s'entretient par les petites victoires et par la réussite , lorsqu'il s'agît de relever les défis ensemble, en s'épaulant et en s'inspirant les un.e.s - les autres ? Quelle force, cette flamme , lorsqu'elle est allumée et qu'elle trouve à se nourrir et à grandir ! Il y a cette phrase, qui me revient : " Seul, on avance vite, à plusieurs, on avance loin " . Pourquoi, souvent inconsciemment, sabotons-nous ces espaces où la parole pourrait éclore , fleurir par les interventions de chacun.e, et nous faire éprouver la puissance de l'union , l'élan vigoureux d' un travail intelligemment collectif par la compréhension , la remise en question , l'ouverture et la clémence ? Il en fallait, du courage, une vision et de la détermination, pour réunir l'ensemble de son équipage et faire délier les langues, après avoir assumé son poste quelques mois auparavant. Le résultat ? Des coups de gueule . Et il en faut, souvent, pour faire émerger la conscience : des vérités partagées, des réalités entendues, et quelques silences lourds de réflexions, de digestion et d'intégration. Le résultat ? Un réel approfondissement des liens et des relations . On arrête de subir, on arrête de nier, on ne fait plus semblant. Si on veut y parvenir, il faut se serrer les coudes et relever les manches, E N S E M B L E. Mon impression ? La force de l'énergie déployée par une dynamique nouvelle et une connexion retrouvée grâce à une communication facilitée, considérée, valorisée . Tout est encore possible. Quelle émotion ! Tout est lié. Quand se décidera-t-on à se regarder soi, pour mieux se voir ? Quand nous déciderons-nous à nous regarder nous, pour mieux nous voir, autant dans nos qualités que dans nos comportements qui limitent notre façon d'être en relation ? Quand accepterons-nous le regard de l'autre, qui, bienveillant, nous révèle quelque chose qui en nous et-ou en notre attitude, reste voilé, est déséquilibré ? Quand choisirons-nous à nous ouvrir à nouveau ? A considérer le caractère essentiel et précieux d'un échange , y compris lorsqu'il nous invite à transformer la tendance ? " La nouvelle, elle est vielle, et elle est lente ." Voilà comment Véronique avait été accueillie par certain.e.s de ses collègues lorsqu'elle est arrivée à la résidence Orpea Crampel. Au début, elle n'a pas osé s'exprimer. Elle est restée à la place qu'elle pensait être juste d'occuper. Pendant plusieurs mois, elle n'a pas posé de limite, elle n'a pas osé répondre ni se faire respecter. Pourtant, comme toute personne, Véronique en a, des choses à partager : avec ses collègues et autrement avec les résidents. A partir du jour où elle a écouté le courage qui émergeait en elle et est allée s'exprimer librement auprès de la directrice pour partager sa vision et faire remonter certains comportements indésirables , Véronique s'est enfin sentie à sa juste place et la justesse a alors regagné les espaces où elle avait déserté. Cette femme, cette mère, cette grand-mère, a trouvé l'établissement où elle désire rester pour continuer d'évoluer à travers l'exercice de son métier. " J'ai 62 ans et j'aime profondément ce que je fais. Ici je me sens bien et je souhaite y rester. Si je le peux, je ne m'arrêterai jamai s !" Et si nous commencions à valoriser ce qui est présent , en convoquions notre énergie pour nous investir de façon constructive dans l'évolution des situations qui nous engagent autant personnellement que collectivement ? Je sais que si nous choisissons de nous y essayer, nous avons toutes les chances de parvenir à co construire E N S E M B L E de nombreux projets ...
par Milaine Larroze Argüello 28 juillet 2022
Il y a 10 mois, je commençais mon immersion au sein de l'établissement Orpea Crampel, à Toulouse . Cette résidence pour Seniors était jusqu'à il y a peu parmi les établissements haut de gamme de la Région Occitanie. Le personnel médical, soignant, animateur, psychologue, étaient éprouvés par la Crise en cours, aussi par le début des scandales qui ouvrirait la porte à certains débats de fonds sur le plan national. On me donnait carte blanche pour réaliser un film documentaire de création. Cela fait presque un an que j'interviens régulièrement, tissant le fil de ce qui sera le film à naître. Les cœurs se sont ouverts, les paroles se sont libérées, alors que le plan de refonte d'établissement s'opère actuellement, comme chaque 5 ans. J'invite ma caméra au cœur des ateliers qui se veulent ouverts à toutes & tous : soignants, résidents, familles,... Le besoin d'échanger pour co créer ce que sera l'Evolution au sein de cet établissement. Mais le nombre des participants est restreint. Jean , animateur, me confie son impression : "les familles ne s'impliquent plus " . C'était déjà le cas pendant le Covid, avec les masques, les restrictions liées à la situation de crise, mais "maintenant que nous ouvrons les portes pour qu'elles participent aux thématiques clés qui concernent leurs parents résidents, personne ne se présente. C'est à croire qu'ils ont abandonné, que cela ne les intéresse plus." Une Dernière Valse (titre provisoire), vous proposera une immersion au sein de cet établissement pour plonger au cœur du quotidien de ses habitants, de leurs préoccupations ; les moments partagés, entre résidents, entre salariés, entre résidents, familles et salariés, qu'ils soient contrariés, tendus, passionnés et aimants. Ce projet de film est mon occasion de retisser du lien , de mettre le focus sur l'Humain , au-delà de tout clivage, de toute division, en ouvrant les perspectives sur ce qui concerne la Vie de nos Aînés.
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